S’installer à Kerlouan ? Il faudrait donner envie

Temps de lecture estimé :  2 minutes

Qui oserait tenter l’aventure de s’installer à Kerlouan ?
Autant aller planter des ananas au Groenland.
En dépit des affirmations vaniteuses de la mairie, toujours prompte à s’autocomplimenter, sans regarder la réalité en face, peu de gens, on le sait, se bousculent à nos frontières.

L’environnement suburbain via la RD 10, que vous veniez de l’est (Plounéour-Trez) ou de l’ouest (Guissény) est peu engageant. Cela manque de fraîcheur, de couleurs, et cela pêche par la médiocre qualité de ce que l’on voit : aucun ordonnancement, des architectures banales, omniprésence d’enseignes… quand ce ne sont pas des friches et des masures.
L’harmonie est terriblement déficiente.
Heureusement, restent les panneaux d’agglomération, qui indiquent que nous sommes bien arrivés à Kerlouan.

Infrastructure kerlouanaise déficiente

Dans la commune, la qualité des infrastructures routières fait pitié. Il vaut mieux rester dans le bourg pour éviter les nids de poule dont l’asphalte est semé comme un billard japonais. Se lancer sur les autres axes relève de l’expédition coloniale. Quant aux fossés qui regorgent d’immondices et de boue, ils font corps avec la chaussée, devenue piscine par temps de pluie. Certes, les travaux du tout-à-l’égout ont une large part de responsabilité dans cette inertie, mais pas que…

Le bourg ? Peu engageant

Par précaution, restons donc au bourg. Tiens, le panneau d’informations planté devant les salles communales fait défiler quelques annonces criardes... de la semaine précédente. Tant pis, allons-nous renseigner à l’office de tourisme… qui, comme toujours en hiver, et bien souvent en été, est fermé.

« Il faut aller à Meneham ! » Nous dit par compassion un employé communal très à l’aise dans sa combinaison jaune fluo. C’est à 3,4 km, et, après avoir déposé la voiture au parking, il reste à parcourir encore 700 mètres à pied ! Tout compte fait, on a plus vite fait de se rendre à Guissény qui est situé à 3,9 km.

Les jeunes ménages découragés

Qu’importe, la conversation s’engage avec notre bienveillant interlocuteur.

  • Vous pouvez nous dire où se situe la crèche ?
  • Y’en a pas.
  • Et la halte-garderie ?
  • Que nenni.
  • Et la MAM (maison d’assistants maternels) ?
  • Pas prévue. Mais, nous attendons une maison médicale et sociale…
  • Cela ne nous intéresse pas. En tout cas, pas pour l’instant.
  • Bientôt, nous aurons également un lotissement urbain à proximité du centre-bourg.
  • Ah ? Et comment s’appelle cet ensemble ?
  • C’est « La Forge », parce qu’à côté...
  • On nous a dit que c’était une zone humide.
  • Mais, ne vous inquiétez pas, le terrain va être drainé.
  • Drainé, vous dites ? Parce que l’eau et le feu…
  • Oui, ce sera asséché en quelque sorte.

Ainsi, les jeunes couples sont vite rebutés par l’absence de structures d’accueil pour leur marmaille.
Il est vrai qu’à l’inverse, nous avons tout ce qu’il faut pour nos anciens et ceux qui veulent les rejoindre : salle associative, boulodrome, transport par minibus, et bien sûr, centre communal d’action sociale.
Ce qui est très bien.
Mais maintenant qu’on a la totale pour les séniors, serait-il possible d’envisager Kerlouan avec tous les âges de la pyramide ?

On est même en train de faire construire des chambres funéraires à Lanveur, juste à l’entrée du bourg, route de Plounéour-Trez.
Qui n’amènera pas un seul emploi, vu que la société délocalisera sa force de travail actuelle.

Décidément, rien pour les jeunes !

Posté le 10 mars 2021